Les lianes sont coupées en « morceaux » de plusieurs mètres de long, libérées de leurs feuilles et épines, puis transportées vers les villages où elles feront l’objet d’un premier tri qui permettra de rémunérer les coupeurs.
Certaines espèces sont négociées au poids, d’autres à la pièce. Les prix varient sensiblement en fonction de l’offre et de la demande
Le travail des coupeurs qui récoltent le rotin est très pénible : les longues heures de marche, dans une atmosphère tropicale chaude et humide ; la coupe du rotin qui, même s’il n’est pas le plus lourd, reste tout de même un bois massif (avec des épines !) et le transport des bottes sur plusieurs kilomètres dans un environnement hostile ne font plus beaucoup rêver les jeunes générations. Il faut bien connaître la forêt pour s’y repérer et voir où l’on peut trouver les meilleures lianes des meilleures variétés. Les plus jeunes sont plus facilement attirés par ce que peut offrir la ville où règne la société de consommation, et ses banlieues où le travail dans les industries en plein développement est moins fatigant et surtout plus rémunérateur.
Quand bien même ils voudraient rester dans leur village, les énormes sociétés minières qui exploitent la forêt à grande échelle ou les exploitants agricoles qui déforestent à tout va pour planter des palmiers à huile leur offrent des rémunérations que notre petite filière a du mal à leur égaler.
Le gouvernement comprend les enjeux et sait que ce métier doit être préservé malgré tout pour assurer l’entretien de la forêt, la préservation des espèces et le savoir-faire des hommes qui travaillent dans une filière capable de faire vivre un grand nombre d’habitants. Car tout reste exclusivement manuel et acquis par l’expérience et la transmission orale.